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Achetez La fiancée italienne
La fiancée italienne,
Gallimard, 1997 , 140 pages (collection L'un et l'autre).
ISBN : 2-07-074871-5 .
Prix : 12,96 euros.

 

Le Prière d'insérer :

Quelques photos, de beaux portraits, vingt lettres, une maison livrée aux ronces et aux pillards, voilà, avant qu'elles ne s'effacent, les dernières traces d'Alaïde Banti. Comme, avec de la terre, on modèle un visage, autour de ces signes - autour de rien -, empruntant les couleurs des peintres qui l'aimèrent en cette Italie ardente de 1860, on voit que souvent l'ombre éblouit mieux qu'un soleil. C'était la leçon de son temps. Elle signait parfois « Ala » - l'aile -, ce battement, cette caresse que l'on sent toujours près de soi quand l'oiseau a regagné le ciel et que, dans son envol, une plume tombe à nos pieds.

Elle n'est rien, qu'un modèle, et pour ceux qui la connurent - son père, son fiancé - ne fut pas plus. Je n'ai pas davantage choisi de la peindre. C'est elle qui s'assied devant moi et dit : « Fais mon portrait. » Mais avec quelle ingénuité elle s'impose au regard - c'est à croire que partout autour d'elle l'air résonne de grands miroirs.

T.L.

La première page :

Avait-elle encore, dans la tombe, autour de poignets décharnés, ces bracelets d’or ou de pacotille, ces bracelets qui se multipliaient avec les jours, et qu’elle ne devait pas retirer pour dormir — et moins encore, donc, pour mourir ? Ils ne frémissaient plus qu’aux cahots du cercueil, quand la voiture s’élançait dans les derniers virages, sur la route de Florence au Barone. Les avait-elle encore, ces bracelets nombreux comme le jour, clochettes annonçant son approche, et qui pendant un siècle avaient été sa musique, la crécelle du lépreux, les pièces dans la sébile du gueux — elle qui, trop fière pour mendier, ne reçut pas d’amour —, les avait-elle encore quand le faisceau des torches pénétra dans sa tombe, quand des pas sur les dalles soulevèrent le silence où elle dormait avant sa mort même, seule, avec ses bracelets peut-être, qu’une main dut saisir, tremblant d’effroi, et arracher aux chairs desséchées, et tordre en jetant aux échos, comme aux chiens, des craquements d’os qu’on n’imagine que la nuit, en cauchemar, et qui sont des cliquetis de pendeloques dans le vent et dans la lumière ?

L'accueil de la presse :

C est un livre tout en suggestion délicate, qui ne cherche pas à nous en mettre plein la vue, très fin et élégant, bref, un roman stendhalien

Jean-Marie Rouart, Voici, 12 janvier 1998.

 

Cest sans doute le livre le plus secret de l'automne, celui dont on aura le moins parlé à propos des prix littéraires et qu'on chercherait en vain sur les listes des meilleures ventes. Mais c'est aussi, caché sous sa couverture bleu de nuit, l'un des plus beaux. Aucune définition, trop restrictive, trop maladroite, ne peut emprisonner ce texte, d'une conception originale et d'une totale liberté d'allure. Délicat, aérien, presque impalpable, ce livre est un trésor, qui vibre d'une émotion sans relâche. Rien de figé, rien de lourd n'entrave jamais la lecture, qui est d'un plaisir constant.

Dominique Bona, « Le Livre de la semaine»,
Le Figaro, 11 décembre 1997.

 

C’est un livre qui touche énormément, d’abord, il faut dire, par sa qualité d’écriture, qui est extrême, la qualité stylistique que je trouve très grande, et puis par sa modestie aussi. C’est un livre qui ne prétend pas être plus qu’il n’est. C’est un livre qui se tient dans ses limites, mais qui reconstitue ses personnages, le rapport d’un modèle et de son peintre.

« Le Panorama » de France Culture,
11 novembre 1997.

 

Une passionnante recherche sur Alaïde Banti, modèle unique parmi les modèles des grands peintres italiens de la fin du XIXe siècle. [...] Thierry Laget s’y attache avec le même bonheur et la même passion qu’il décrit Florence. Et ce n’est pas peu dire. Il ira jusqu’à se faire ouvrir les plus secrètes archives, déchiffrera les feuilles collées par la vase d’une grande crue de l’Arno et décortiquera chacun des portraits que le grand Boldini -son éternel fiancé -peignait d’elle chaque année ! [...] Encore une belle balade, entre le présent et le passé florentin.

Jean-Claude Delaygues, La Montagne,
30 novembre 1997.

 

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