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Alexandre Trauner, 50 ans de cinema

Alexandre Trauner : Le jour se leve
"L'immeuble, la place"

Le jour se lève
Marcel Carné, Jacques Prévert, Jacques Viot.

L'histoire de Viot, c'était celle d'un ouvrier coincé dans une chambre d'hôtel et acculé à un crime. Dans son idée, le gars n'était pas très haut, au premier ou au deuxième étage disons. Et c'est au fur et à mesure que Jacques et Viot ont progressé sur le scénario que nous nous sommes aperçus que nous avions un homme isolé dans l'immeuble et la foule autour qui essaie de le sauver et que c'est à cette impossibilité de communication qu'il fallait donner une dimension physique. Moi, je pensais qu'il fallait qu'il soit assez haut, qu'il surplombe la foule. et que ce soit un endroit assez moderne et sinistre à la fois. Et quand j'ai dessiné ma maquette, je les ai tout de suite persuadés. Evidemment, j'ai eu plus de difficultés avec le producteur qui sait bien que plus on monte haut plus ça coûte cher et qui essayait de me faire diminuer, de rogner un étage ou deux. Heureusement, Carné et Prévert ont tenu bon et on a quand même obtenu de monter la maison comme on le voulait. Il s'agit vraiment ici de conception et il faut l'admettre comme telle ; on ne peut pas toucher au principe. Il ne reste qu'à persuader les autres. Souvent mon travail c'est aussi de persuader des gens. Je n'ai eu ici aucune difficulté à persuader Prévert et Carné qui étaient entièrement d'accord avec moi, et Viot aussi. Ensemble ensuite, après de longues luttes avec le producteur, nous avons obtenu un décor tout de même assez exceptionnel et qui a prouvé que nous avions raison. Il fallait vraiment que notre personnage soit isolé, inaccessible, tout petit en haut de ses cinq étages.

Entretien avec Alexandre Trauner

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